“Les élevages intensifs constituent le principal vivier de la production porcine en France, avec plus de 90% des exploitations sur le territoire national. Cette prépondérance s’explique par les avantages découlant de leur haute productivité (rendements élevés) et de leur efficacité économique. Pourtant, ces pratiques sont de plus en plus décriées : des conditions de vie restreintes pour les porcs, une absence d’accès au plein air ou encore une concentration élevée d’animaux au sein d’espaces confinés : autant de points qui suscitent des inquiétudes sur le plan éthique et sanitaire. Ainsi, les effets indésirables induits par ces méthodes d’élevage alimentent une remise en question de ces pratiques et soulignent le besoin de réorienter les systèmes de production vers des modèles plus respectueux de l’environnement et des animaux.
Dans ce contexte marqué par les critiques à l’égard du système d’élevage majoritaire, les élevages alternatifs se positionnent comme une option viable et vertueuse pour la production porcine. Ces systèmes, fréquemment loués pour leur engagement en faveur du bien-être animal et de la préservation de l’environnement, gagnent en popularité auprès des consommateurs soucieux de l’éthique alimentaire et de la qualité des produits qu’ils consomment.
Toutefois, bien que les élevages alternatifs aspirent à promouvoir le bien-être des porcs en leur offrant un environnement plus proche de leur nature et en réduisant les contraintes du confinement, cette ouverture vers l’extérieur et la proximité avec d’autres animaux peuvent accroître les risques de maladies et de transmission d’agents pathogènes, mettant ainsi en péril le bien-être des porcs. D’autre part, les pratiques plus traditionnelles des élevages alternatifs compliquent la maîtrise des conditions sanitaires et la mise en place de mesures de biosécurité efficaces, essentielles pour prévenir la propagation des maladies. Ainsi, une tension inhérente émerge entre l’aspiration à améliorer le bien-être des porcs et la nécessité de maintenir des conditions optimales au sein des élevages alternatifs.
Face à cette dualité où convergent les préoccupations pour le traitement reçu par les animaux d’élevage, notre recherche vise à cerner les facteurs déterminants qui influencent le bien-être des porcs, en nous inscrivant dans le cadre du programme PIGAL 1. À partir de cette étude, nous serons en mesure d’élaborer des recommandations visant à améliorer les conditions de vie et le traitement des animaux, par l’adoption de pratiques agricoles conformes à des standards plus élevés en matière de bien-être animal.
Au sein de notre étude, nous présenterons d’abord le cadre de notre démarche, en mettant en lumière le contexte dans lequel s’inscrit notre rapport. Puis, nous décrirons de façon détaillée notre méthodologie de traitement des données afin de garantir la fiabilité et la pertinence de nos analyses. Nous exposerons ensuite les résultats issus des différentes méthodes statistiques mises en oeuvre, tout en expliquant le fonctionnement de ces dernières. Enfin, nous engagerons une réflexion sur les pistes d’améliorations pour enrichir notre travail sur le bien-être des porcs.”
1. Terme né de la fusion entre pig (“cochon” en anglais) et al (alternatif).