Dossier d’efficience d’une stratégie innovante dans le traitement du cancer de la prostate : le stage d’Enora chez CEMKA
Enora Alaoui, ingénieure diplômée de l’ENSAI en 2022, a réalisé son stage de fin d’études chez CEMKA. Désormais consultante au sein de ce même cabinet, elle revient sur sa mission de six mois autour de l’efficience d’un traitement innovant du cancer de la prostate.
La troisième année du cursus ingénieur de l’ENSAI s’achève par un stage de fin d’études. Les élèves-ingénieurs mettent en application l’ensemble des compétences acquises au cours de leur scolarité dans l’environnement professionnel de leur spécialisation : Data Science, Modélisation économique & santé dans le cas d’Enora.
6 mois au sein du pôle Economie de la Santé de CEMKA
Enora Alaoui : “CEMKA est un cabinet de conseils et d’études spécialisé dans le domaine de la santé ; c’est un des premiers cabinets de conseil français à évaluer les produits et les programmes de santé. Aujourd’hui composé d’une quarantaine de salariés, ce bureau d’études comporte 6 pôles principaux : les pôles Statistiques, Santé publique, Accès au marché, Economie de la santé, Données de santé en vie réelle et Revue de la littérature. CEMKA répond aux demandes de différents types de structures (industriels des milieux pharmaceutiques ou biomédicaux, autorités de santé et Assurance Maladie, associations, etc.) à travers des publications, des dossiers d’accès au marché ou encore des dossiers d’efficience. Cette diversité de missions fait intervenir et collaborer des profils variés : biostatisticiens, économistes en santé, médecins, pharmaciens, experts en Santé Publique, etc.
J’ai réalisé mon stage au sein du pôle Economie de la santé, accompagnée de modélisateurs statisticiens et d’économistes. Mon maître de stage était Julien Robert, modélisateur/économiste de la santé, diplômé de l’ENSAI.
Mes missions, les méthodes et outils utilisés
Mon stage a consisté en la réalisation d’un dossier d’efficience d’un traitement innovant du cancer de la prostate.
L’efficience du traitement à l’étude est déterminée à partir d’un ratio différentiel coût-résultat (RDCR) comparant les coûts et les résultats de santé de la stratégie innovante à ceux des différentes stratégies thérapeutiques définies comme comparateurs cliniquement pertinents. Des analyses de sensibilité (déterministes et probabilistes) permettent de mesurer l’incertitude sur les résultats associée aux différents paramètres intégrés dans le modèle.
Les calculs de coûts et d’efficacité résultant de ce modèle, du traitement innovant par rapport aux traitements actuellement présents sur le marché, sont soumis à la Haute Autorité de Santé (HAS), et sont un outil d’aide à la décision pour la fixation du prix par le CEPS (Comité Economique des Produits de Santé).
Les différentes étapes de réalisation d’un dossier d’efficience nécessitent la maîtrise de différents outils et méthodes.
En premier lieu, durant la phase exploratoire : utilisation de PubMed pour réaliser des revues de littérature, maîtrise de la démarche de méta-analyses et des modèles de survie pour l’analyse critique des documents industriels.
Puis, lors de la phase de modélisation : utilisation des logiciels R, Excel (macros VBA) afin d’adapter le modèle conçu au niveau international à la réglementation française.
D’élève-ingénieure en stage à consultante
Ce projet m’a permis de mettre en pratique et de consolider certaines matières étudiées à l’ENSAI, mais également de mieux comprendre les étapes d’évaluation d’un produit de santé (toxicité, efficacité, efficience puis soutenabilité pour le budget de l’assurance maladie) et la réglementation propre à la France en matière de santé (nos dossiers doivent suivre les recommandations de la HAS). J’ai également pu améliorer mes capacités de travail en équipe et dans le domaine de la relation-client.
Au terme du stage, j’ai été embauchée chez CEMKA. Je suis désormais consultante modélisatrice/économiste en santé. Mes missions principales sont l’évaluation de diverses innovations en santé (médicaments et dispositifs médicaux, aussi bien thérapeutiques que préventifs) par le biais de l’adaptation de modèles médico-économiques, la rédaction de rapports (dossiers d’efficience) et de revues de littérature, mais également l’analyse critique de documents.
L’ENSAI et son triptyque Statistiques, Economie et Informatique
Avant d’intégrer l’ENSAI, j’ai fait deux ans de classe préparatoire Lettres et Sciences Sociales (B/L) au lycée Guist’hau de Nantes.
Je me suis dirigée vers l’ENSAI car j’ai toujours apprécié les maths, et je souhaitais approfondir l’économie, matière découverte lors de mes années en prépa qui m’a absolument passionnée.
Malgré le choix de suivre une voie littéraire après le bac S, j’étais intimement persuadée que j’allais revenir à un cursus plus scientifique par la suite. Le schéma “école d’ingénieur” et le triptyque « Statistiques, Economie et Informatique » me semblait donc parfaitement correspondre à ce que je recherchais.
Au moment du choix de spécialisation, il était évident que la filière Data Science, Modélisation Economique & Santé me convenait le mieux car elle alliait mes deux principaux champs d’intérêt : l’économie (et toutes ses déclinaisons) et la santé. De plus, c’est une filière qui offre un panel varié d’employeurs à sa sortie, et permet notamment d’intégrer des cabinets d’études en santé, structure au sein de laquelle je souhaitais faire mon stage. Enfin, le fait de faire partie d’une promotion à faible effectif est très avantageux : professeurs à l’écoute et disponibles, élèves très soudés, etc.
Si je devais donner un conseil aux élèves-ingénieurs de troisième année en recherche de stage, ce serait de ne pas hésiter à contacter les anciens Ensaiens ! En effet, les diplômés sont toujours ravis de répondre aux interrogations des étudiants concernant leur entreprise. Cela aide aussi à savoir si le type de missions, le type de structure et les perspectives de carrière correspondent à nos attentes. C’est ce que j’ai fait pour mon stage de fin d’études et cela a permis de conforter mon souhait d’intégrer la société CEMKA.”
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