Le projet lauréat du prix SFdS/ENSAI présenté lors des Journées de la Statistique
Dans le cadre de la collaboration entre la Société Française de Statistique (SFdS) et l’ENSAI, un prix pour le meilleur projet statistique de deuxième année est remis tous les ans. Mathieu David, Jean-Yves Degos et Sébastien Samyn, étudiants statisticiens publics, sont les lauréats de la dernière édition. Ils ont présenté leurs travaux le 8 juin, lors des 52èmes Journées de la Statistique de la SFdS.
Leur projet statistique « Adapter la prise en charge des patients BPCO à leur profil : Classification de trajectoires physiologiques au cours du test de marche de 6 minutes en début de réadaptation chez les patients ayant une broncho-pneumopathie chronique obstructive » a été retenu parmi cinq projets sélectionnés par les enseignants-chercheurs de l’ENSAI.
Le jury, présidé par Chloé Friguet (Université de Bretagne-Sud) et comprenant des spécialistes de la SFdS, a considéré que les travaux ont été bien contextualisés dans le rapport, que la problématique et les attendus étaient clairs. Les étudiants ont su s’adapter à la nature non classique des données de trajectoires. Le jury a perçu leur maîtrise du sujet à travers la discussion du choix de méthodes statistiques utilisées. Cette prise de recul s’est retrouvée également dans l’interprétation des résultats et dans les perspectives envisagées de ce travail.
La présentation du projet lors des 52èmes Journées de Statistique de la SFdS, la plus importante manifestation scientifique du monde statistique francophone, a permis de valoriser le travail des lauréats et de leur tuteur auprès d’un large public de professionnels, tant dans la sphère privée que la sphère publique.
Résumé du projet
La classification de trajectoires de fréquences cardiaques basée sur la distance euclidienne peut être remplacée quasiment sans perte d’information par une classification uniquement à partir de la moyenne et du coefficient de variation des trajectoires (indice de Rand ajusté de 0,95), voire de la moyenne uniquement. C’est un peu moins vrai pour les trajectoires de saturation pulsée en oxygène (indice de Rand ajusté de 0,92). Pour autant, les classifications basées sur des statistiques semblent plus fortement liées à un progrès significatif au test de marche lorsqu’on utilise le test du Chi-carré.
Les classes correspondent ainsi à des niveaux moyens de fréquence cardiaque ou de saturation pulsée en oxygène. On aboutit pour chaque mesure à une partition optimale en 4 groupes. Cependant, les partitions basées sur les deux mesures ne correspondent pas : les patients avec une fréquence cardiaque basse ne sont pas forcément ceux qui gardent une forte saturation en oxygène. La meilleure prédiction d’un progrès significatif au test de marche de six minutes est obtenue en croisant les deux partitions (soit 16 classes en tout). Les patients cumulant haute fréquence cardiaque et désaturation présentent le plus de risques, mais ces résultats doivent être confirmés sur des échantillons de plus grandes tailles et restent encore fragiles, car basés sur de faibles effectifs.
Plus d’informations sur les projets d’étude à l’ENSAI