Un équipage de l’ENSAI au départ du 4L Trophy 2023
6 500 kilomètres, 3 pays, 2 Ensaiens et une 4L. Etienne Hirtz et Gaël Mallick s’apprêtent à participer au 4L Trophy, un raid automobile solidaire mythique. A quelques jours du départ, les co-pilotes reviennent sur la genèse du projet. Interview.
Créé en 1997, le 4L Trophy s’adresse aux jeunes de 18 à 28 ans. Plusieurs équipages d’Ensaiens ont participé au raid par le passé.
Gaël, Etienne, une présentation ?
Gaël : Nous sommes deux élèves de deuxième année issus de la même classe préparatoire MP au Lycée Kléber de Strasbourg. Pour ma part, je suis en filière ingénieur tandis qu’Etienne est attaché stagiaire. Après avoir suivi un parcours très académique en classe préparatoire, il nous semblait important de nous engager dans la vie associative. C’est pour cela que j’ai rejoint EjC, la Junior-Entreprise de l’ENSAI, où j’ai occupé le poste de Vice-Trésorier. Etienne comme moi sommes également membres du BDE 2022.
Etienne : Effectivement, avec Gaël, on se connaissait avant l’ENSAI. A l’origine, j’étais son spé en classe préparatoire mais après une 5/2, on est rentré à l’école dans la même promo. Pour la vie associative, je suis vice-président de l’EJR, l’asso de restauration de l’école et nous avons participé à la campagne BDE dans la même liste.
Comment décririez-vous le 4L Trophy à quelqu’un qui n’en a jamais entendu parler ?
Gaël : Le 4L Trophy est un raid automobile solidaire qui possède deux particularités : les seules voitures autorisées à concourir sont des Renault 4L et les seules personnes autorisées à concourir sont des jeunes de moins de 28 ans.
Au programme du 4L Trophy ce ne sont pas moins de 6500 kilomètres à travers 3 pays, sans direction assistée ni climatisation. Cette année, il y aura 1802 équipages au départ de Biarritz, qui prendront la direction de Marrakech.
Etienne : C’est à la fois un défi sportif car uniquement munis d’un roadbook, d’une boussole et d’une carte (les systèmes GPS et les moyens de repérage modernes sont interdits), nous aurons à affronter différentes épreuves de franchissements et d’orientation. La vitesse est un paramètre exclu pour la victoire. Le classement prend en compte l’équipe qui aura traversé tous les points de passage tout en parcourant le moins de kilomètres. Il va falloir pousser notre 4L, pour l’aider à franchir les dunes et les montagnes de l’Atlas en parcourant le moins de kilomètres possible.
Mais avant tout, cette aventure est un rallye responsable : le 4L est avant tout un rallye à but humanitaire. Les trophistes s’engagent en faveur de l’aide alimentaire et de la scolarisation. Tous les ans, ce sont près de 20 000 repas qui sont servis via la Croix-Rouge française pour des familles dans le besoin.
Gaël : Pendant l’aventure nous remettrons des dons en partenariat avec l’association « Enfants du Désert ». Ces dons représentent plus de 30 tonnes de fournitures scolaires et sportives et profitent à près de 20 000 enfants de la Province d’Errachidia (Maroc) chaque année.
Etienne : De plus, les Trophistes représentent aussi et surtout une génération soucieuse des préoccupations écologiques. C’est notamment pour cela que l’organisation du 4L Trophy renforce son implication pour limiter l’impact de l’événement sur l’environnement et s’engage auprès de la Fondation Yann Arthus Bertrand – GoodPlanet en compensant l’ensemble des émissions liées à l’organisation et en permettant aux trophistes qui le souhaitent de compenser les émissions carbones de leur participation. Nous allons entendu bien entendu participer à cette campagne.
Comment vous êtes-vous lancés dans le projet 4L Trophy ?
Gaël : Lors de mon arrivée à l’ENSAI, j’ai remarqué la présence d’une 4L ayant participé aux éditions précédentes. C’est alors qu’est né le projet 4L Trophy 2023. Ayant quelques connaissances en mécanique, je pensais pouvoir la retaper et participer à mon tour à ce raid humanitaire. C’est une occasion qui ne se présente qu’une seule fois dans sa vie et je suis très reconnaissant à l’ENSAI de m’avoir offert cette opportunité et de nous accompagner dans notre périple. Il me fallait alors trouver un partenaire qui saurait m’accompagner dans cette aventure et j’ai tout de suite pensé à Etienne.
Etienne : Effectivement, c’est Gaël qui a été à l’origine du projet. Seul, je n’aurais peut-être pas osé franchir le pas mais quand il me l’a proposé, j’ai tout de suite été partant. Une aventure comme le 4L Trophy est un véritable défi qui demande entraide, cohésion et dépassement de soi. C’est vraiment une expérience unique et des souvenirs pour toujours.
Qui dit 4L Trophy dit sponsors. Qui sont les vôtres ?
Etienne : Nous avons la chance d’être d’abord soutenus par notre école et ses associations, notamment l’association Forum et ENSAI junior Consultant. Mais nous avons aussi su tirer profit du réseau d’entreprises partenaires de l’ENSAI et sommes fiers de compter Prisma Média parmi nos sponsors. Ils ont répondu présents à notre appel dès le début de notre projet et nous les en remercions.
Grâce aux contacts de l’école, nous avons pu nouer un partenariat avec a.d.a Rennes pour la réalisation des adhésifs qui seront placés sur la voiture.
Enfin nous avons capitalisé sur nos réseaux personnels et avons la chance d’être sponsorisés par notre banque, le Crédit Mutuel, et plus particulièrement la caisse du canton de Behren que nous remercions.
Le troisième membre de l’équipage, c’est bien sûr la voiture ! Peut-on en savoir plus sur cette 4L ?
Gaël : Comme je l’ai dit, il y a une 4L stationnée à l’ENSAI depuis notre arrivée. Nous pensions initialement la récupérer, la remettre en état et partir avec. Malheureusement elle est dans un état tel qu’une réparation en moins d’un an était inenvisageable. Nous nous sommes alors mis en quête de trouver une autre 4L. Nous sommes alors début juin et nous nous apprêtons à quitter Rennes pour nos stages respectifs. Mi-juillet, je tombe sur une annonce d’une 4L à Lyon. Elle dispose du plus gros moteur disponible à l’époque (34 chevaux et 1100 cm3), revient tout juste du 4L Trophy et pour couronner le tout, elle est vendue avec tout l’équipement nécessaire pour repartir ! Elle nécessite quelques petits soins certes mais son bleu gendarmerie a eu raison de nos cœurs ! Etienne faisant son stage à Orléans, il ne pourra malheureusement pas m’accompagner. Je convaincs alors mon père de faire les 500 km qui séparent mon petit village mosellan de Lyon pour aller récupérer la 4L. Nous avions enfin une 4L. On avait fait un grand pas, notre aventure pouvait continuer !
Etienne : Quant à moi, j’ai découvert la 4L pour la première fois en allant la chercher fin août chez Gaël. J’étais alors chargé de traverser la France d’Est en Ouest pour la ramener à Rennes. Sur ce petit trajet de 12H j’ai eu le temps de découvrir toutes les joies de cette voiture qui ne dispose ni autoradio ni climatisation. Lorsque Gaël l’a acheté, elle avait 99 000 km et j’ai eu le privilège de lui faire passer les 100 000 km !
Qu’attendez-vous de cette aventure ? Quelles sont vos ambitions ?
Gaël : Je pense que ce projet me permettra de me dépasser que ce soit durant la préparation du raid ou directement dans le désert marocain. J’ai dû acquérir de nombreuses connaissances en matière d’organisation, de préparation car un évènement comme cela ne s’improvise pas. Enfin, j’espère rendre des enfants heureux grâce à notre action solidaire et cela me tenait beaucoup à cœur de pouvoir mélanger à la fois ma passion qu’est l’automobile avec un objectif humanitaire.
Etienne : Participer au 4L Trophy n’est pas un simple projet mais une réelle aventure. Cela demande des vraies qualités, d’organisation et de préparation avant, et surtout humaines et d’entraide pendant. C’est une expérience dont on se souviendra toute notre vie.
Où peut-on suivre votre périple ?
Nous comptons partager notre aventure sur Instagram : @la_keravane_du_desert. Nous allons essayer de faire en sorte de partager au mieux nos aventures afin de vous emmener avec nous au Maroc !