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Anysia porte les couleurs de la France aux championnats d’Europe d’échecs par équipes

Anysia Thomas, en première année du cursus statisticien public à l’ENSAI, dispute en ce moment-même la Mitropa Cup aux côtés de ses 4 co-équipières de l’équipe de France.  La compétition se tient en Croatie, du 11 au 19 avril 2023. Retour sur le parcours d’une échéphile passionnée.

Après une licence en économie- sociologie, Anysia a intégré l’ENSAI via le concours d’attaché statisticien, qu’elle a passé en candidat libre.

Les échecs : de la pratique ludique à la compétition de haut niveau.

Anysia Thomas : “J’ai commencé cette discipline à l’âge de 12 ans, en partie, grâce à ma sœur qui y jouait déjà. Au début, il s’agissait plutôt d’un loisir, puis à l’âge de 15 ans, mes résultats se sont améliorés.

Après avoir annulé une multiple championne de France, j’ai réalisé que je pouvais aller plus loin. J’ai ensuite amélioré mon classement aux championnats de France, mais sans jamais atteindre les premières places.

À 17 ans, j’ai commencé à travailler les échecs en autonomie, et à me perfectionner, ce qui m’a permis de participer à mon premier championnat du monde en 2015, après avoir fini 3e aux championnats de France, puis d’obtenir le titre de championne de France Junior en 2016, et ensuite, celui de Maitre Fide féminin.

Le fait d’avoir commencé à jouer tardivement était au départ une faiblesse et s’est finalement transformé en une force. Cela m’a encouragée à être plus créative dans mes parties, et surtout, plus combative.

Je suis très contente d’avoir été sélectionnée en équipe de France pour la Mitropa Cup, donc je ne suis pas stressée, plutôt impatiente d’y participer. J’essaye de m’y préparer au mieux et j’espère être en forme le moment venu.

Ce que j’apprécie dans les échecs, c’est le fait de devoir se dépasser. Chaque partie est la réalisation de plusieurs heures de préparation, de travail en amont, et le but est de constamment s’améliorer. J’aime aussi le fait d’être dans une bulle, quand je joue aux échecs, seule ma partie compte.

L’importance de la préparation physique et mentale avant les tournois

Pour ce qui est des compétitions, elles sont soit individuelles ou par équipes. Celles par équipes se tiennent souvent le week-end et les matchs se répartissent sur l’année sportive, comme la majorité des autres sports, sauf la première division qui se tient sur 11 jours consécutifs.

Les compétitions individuelles lentes durent généralement entre 5 et 9 jours, avec une ou deux parties par jour. Il y a aussi les tournois rapides et blitz qui ont lieu sur une journée, car les parties sont plus rapides. Sinon, les tournois peuvent se dérouler dans toute la France, voire à l’étranger.

La plupart des compétitions sont mixtes, sauf les tournois de haut niveau, comme le championnat de France, les championnats d’Europe ou du Monde ou les compétitions par équipes féminines.

La majorité des joueurs d’échecs licenciés sont des hommes (plus de 80% en France), même si les fédérations mettent en place des politiques pour encourager les femmes à jouer en compétition. Les femmes sont souvent confrontées à des préjugés : on va souvent penser qu’à niveau égal, une femme joue moins bien qu’un homme, ou alors qu’il existe un « style féminin », ce qui est faux. Par ailleurs, on renvoie souvent les joueuses à leur féminité avant leur statut de joueuse, ce qui est particulièrement désagréable !

Pour me préparer avant un tournoi, en plus de mes entraînements quotidiens, je révise mes ouvertures, c’est l’élément essentiel pour bien débuter une partie. Ensuite, j’adapte ma préparation en fonction des compétitions et de l’enjeu.

J’essaye également d’avoir une bonne hygiène de vie pour être en forme, car la durée des parties peut aller jusqu’à 6 heures.

Pour concilier mes études et cette passion, je fais preuve d’organisation, de rigueur et d’anticipation. Je joue principalement les week-ends et durant les vacances scolaires, et les semaines sont consacrées à mes études. J’anticipe énormément afin d’être libre pendant mes compétitions et de me consacrer complètement aux échecs.

Le choix de l’ENSAI et mes perspectives

Suite à l’obtention de ma licence d’Economie-Sociologie, je voulais poursuivre mes études dans le domaine de l’économie et j’ai découvert les formations proposées à l’ENSAI.  La multidisciplinarité et la transdisciplinarité, notamment en maths et en économie me semblaient très intéressants.

J’ai donc décidé de passer le concours d’attaché statisticien en candidat libre, ce qui m’a demandé de travailler le programme de mathématiques en un an, et je l’ai obtenu.

D’un point de vue professionnel, à l’issue de ma formation d’attachée statisticienne à l’ENSAI, j’envisage ensuite, pourquoi pas, de passer le concours d’Administrateur de l’Insee. D’un point de vue personnel, je souhaite poursuivre ma carrière échiquéenne, ce qui demande d’avoir du temps libre pour les compétitions. Il est possible que ces deux objectifs soient un jour en contradiction, mais jusqu’à présent j’ai toujours réussi à les mener de front.”

En savoir plus sur le cursus statisticien public de l’ENSAI