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Destination Portugal : l’expérience Erasmus de Lucie et Sonia 

L’une est élève ingénieure, l’autre future attachée statisticienne. Lucie Martin et Sonia Makhzoum, ENSAI promo 2022, sont en échange Erasmus à NOVA IMS, à Lisbonne. Regards croisés sur quelques mois d’étude et de vie quotidienne dans la capitale portugaise. 

L’ouverture à l’international est une priorité pour l’ENSAI, qui entretient un réseau d’une quarantaine de partenariats en Europe, aux États-Unis, en Afrique et en Asie. Les séjours académiques internationaux sont accessibles aux étudiants des cursus ingénieur et statisticien public.

Notre parcours avant l’ENSAI

Lucie : Après avoir obtenu un bac S, j’ai fait une prépa D2 à Rennes. L’ENSAI était la raison pour laquelle j’ai choisi cette prépa. J’ai toujours été attirée par les maths et je souhaitais intégrer un cursus qui utilisait celles-ci de manière plus appliquée que théorique. La prépa D2 m’a permis de rejoindre l’ENSAI sans passer par la case physique chimie ! A l’époque, je ne savais pas que l’on pouvait aussi venir à l’ENSAI via l’admission sur titres, par les filières STID et universitaires.

Sonia : Mon parcours avant l’ENSAI est assez similaire à celui de Lucie : Bac S et prépa D2. Je n’ai découvert l’ENSAI qu’une fois arrivée en prépa. J’aimais bien les mathématiques et plusieurs anciens élèves de ma prépa ayant intégré l’ENSAI me l’ont recommandée. Ainsi, l’ENSAI est devenu mon premier choix lorsque j’ai passé mes concours.

J’ai choisi le parcours statisticien public car les perspectives de carrières m’intéressaient particulièrement. En effet, en tant qu’attachée statisticienne, je pourrai travailler sur des sujets touchant aux thèmes économiques qui m’intéressent énormément depuis la classe préparatoire économique.

Lisbonne, une destination Erasmus idéale

Lucie :  Avec Sonia nous sommes actuellement en cours à l’université de NOVA Information Management School (Nova IMS) à Lisbonne. Normalement, notre séjour Erasmus devait se dérouler du mois de février au mois de juin.

Pour ma part, j’ai toujours voulu partir vivre à l’étranger le temps d’un Erasmus. C’était pour moi une façon de m’émanciper et de quitter le foyer familial, même si je m’y plais bien. J’ai toujours été passionnée par l’Espagne, qui était mon premier choix. Finalement, je me suis dit que le but premier de l’Erasmus était de se plonger dans une nouvelle culture et d’apprendre de nouvelles langues. C’est comme cela que je me suis tournée vers la ville de Lisbonne. J’avais aussi de plus en plus envie d’apprendre le portugais.

lisbonne

Vue sur Lisbonne depuis la Praça do Marquês de Pombal

Sonia : Je suis arrivée à Lisbonne en avril (mais c’était initialement prévu pour février) et je compte rester jusqu’en juillet probablement, au cas où j’aurais un examen de rattrapage mais aussi pour profiter un peu plus longtemps au Portugal et rattraper un peu du temps perdu en début de semestre ! Lisbonne n’était pas mon premier choix, je ne connaissais pas bien la ville au-delà de sa réputation d’être magnifique et agréable à vivre.

Désormais, si c’était à refaire, je mettrais Lisbonne en premier vœu de destination : cet Erasmus est bien plus incroyable que tout ce que j’aurais pu imaginer !

Les cours à Nova IMS

Sonia : Nous avons suivi les cours d’économétrie, de traitement de données statistiques (gestion des valeurs manquantes, extrêmes et création d’indice), de méthode prédictive de Data Mining (très ressemblant au cours d’apprentissage supervisé du premier semestre), de SAS avancé et enfin, de la comptabilité nationale. En parallèle, nous suivons des cours d’initiation au portugais qui sont très sympas et interactifs ! Globalement, nous avons apprécié la qualité des cours et l’encadrement pédagogique était très bon.

Les cours que nous avons eu nous ont semblé être très tournés vers la pratique, davantage que sur la théorie. Les projets de groupe sont très guidés. Le volume horaire, plus faible qu’en France, permet de dégager du temps pour travailler en autonomie sur nos cours.

Les cours à Nova IMS sont plutôt adaptés à des élèves fonctionnaires ou des élèves ingénieurs voulant suivre la spécialisation de troisième année Ingénierie Statistique des Territoires et de la Santé. Pour les élèves ingénieurs souhaitant poursuivre leur 3ème année hors ISTS, les cours suivis à NOVA IMS sont tout de même intéressants, mais pas forcément optimaux pour la suite de vos études.

Lucie : Pour des accords d’échange Erasmus futurs, les autres masters proposés par NOVA pourraient être intéressants pour les ingénieurs.

Du temps pour étudier et pour découvrir la région lisboète

Sonia : Pour nous une semaine type à NOVA IMS, se compose de cours le soir entre 16h30 et 20h15 heure portugaise. Le lundi et le mercredi midi, nous avons aussi des cours de portugais. Nous finissons notre semaine de cours le jeudi soir, ce qui nous permet de profiter des alentours.

Le week-end, nous allons boire des verres en terrasse, surfer à Costa da Caparica, goûter les spécialités portugaises et nous consacrons une journée du week-end à des sorties hors de Lisbonne. Nous sommes par exemple allées à Sintra et nous projetons d’aller à Cascais et Sétubal. Nous aimerions aussi faire un grand voyage dans une autre région ou dans les îles portugaises.

palais pena sintra

Le Palais de Pena à Sintra

L’effet Covid ?

Lucie : Malheureusement, notre séjour a été écourté de moitié. En effet, 10 jours avant notre départ, le Ministère des affaires étrangères a vivement déconseillé les départs à l’étranger et sur place, le Portugal se confinait. C’est pourquoi l’ENSAI ne nous a pas permis de partir dès le mois de février.

Heureusement la situation s’est remarquablement améliorée au Portugal et la reprise des cours en présentiel en avril nous a permis de partir. Nous avons dû respecter une quatorzaine à notre arrivée mais maintenant nous pouvons profiter d’une vie quasiment normale et aller en cours une semaine sur deux.

Sonia : Les deux premiers mois ont été particulièrement difficiles car nous avions cours en 100% distanciel, il y avait de très nombreuses restrictions en France et nous perdions peu à peu espoir de vivre pleinement l’expérience Erasmus un jour. Les mois de février et de mars ont donc été marqués par la déception et le stress pour nous. Une fois arrivées à Lisbonne, tout cela était bien derrière nous et l’expérience incroyable qu’est l’Erasmus a pu pleinement commencer. Une fois sur place, nous n’avons pas eu l’impression que la crise sanitaire était très limitante pour nous.

Notre bilan : des progrès linguistiques et plus d’assurance

Lucie : Ce que je retiens de positif sur ce semestre à l’étranger c’est la qualité des cours que nous avons reçus et le fait d’avoir beaucoup progressé en langue. Je ne pense pas mieux parler anglais à l’issue de ce séjour mais plutôt avoir beaucoup pris en assurance. En cours, on a toujours peur de parler en anglais et de se tromper. Ici, on est obligé de s’y mettre et tant pis pour les erreurs de grammaire, l’essentiel c’est d’être compris finalement.

Je suis aussi très fière de savoir un peu parler portugais et de comprendre mes colocs quand ils ne parlent pas anglais. Je pense aussi avoir un peu grandi et être devenue plus autonome en vivant à l’étranger.

Sonia : Je rejoins Lucie sur le fait que les cours étaient très bien faits et qu’être en immersion dans un environnement anglophone aide vraiment à devenir plus à l’aise en anglais. Nos cours de portugais étaient aussi très intéressants, se déroulaient dans une atmosphère très bienveillante et sympathique et je les recommande à toute personne qui ferait son Erasmus à Lisbonne 🙂
Cet échange nous apprend que sortir de sa zone de confort et être ouvert aux autres permet de vivre des expériences inédites, de rencontrer des personnes que l’on n’aurait jamais rencontrées en France. Surtout, le fait d’être entourée d’étudiants étrangers (je suis dans une coloc avec exclusivement des étudiants étrangers, et je suis la seule Française !) nous rend plus ouvertes à l’altérité et aux échanges. Avec cet Erasmus, je me sens plus confiante pour voyager à l’étranger, explorer d’autres horizons par moi-même.

Le “syndrome Erasmus” ou l’envie de repartir

Lucie : J’ai toujours voulu travailler quelques années à l’étranger après mes études et je crois que ce séjour me conforte dans cette idée. Je pense revenir un jour au Portugal ou pourquoi pas découvrir un nouveau pays européen.

Sonia : Étant élève fonctionnaire, mon parcours ne me destine pas vraiment à aller travailler à l’étranger et les occasions sont rares, mais je compte bien aller chercher les possibles opportunités qui s’offriront à moi pour revivre une expérience à l’étranger. Je pense que j’ai attrapé le syndrome Erasmus !

Futurs candidats à un séjour Erasmus… Nos conseils.

Lucie : Mon premier conseil pour les Ensaiens qui voudraient partir à l’étranger c’est tout d’abord de bien se renseigner sur les cours et la destination en général. Le deuxième serait de trouver une colocation. C’est un bon moyen de rencontrer des gens sur place et de se sentir moins seul. Avec les temps qui courent, je pense que c’est d’autant plus important. Pour ma part, je vis avec des étudiants Portugais et c’est le must pour connaître la culture du pays. Le troisième serait de bien organiser son départ (démarches administratives, infos de l’ambassade…) et ses révisions pour profiter un maximum de l’expérience ! Et enfin, si vous partez au Portugal sachez que vous avez fait le bon choix ;).

Sonia : La colocation est sûrement la meilleure idée de mon Erasmus ! En cette période compliquée, c’est le meilleur moyen de continuer à rencontrer des gens, de se sentir de suite accepté dans un groupe avec lequel vous allez pouvoir vivre plein d’expériences incroyables.

Pour compléter les propos de Lucie, je vous conseille de parler aux étudiants des promotions antérieures qui ont déjà fait un Erasmus, et pourront vous conseiller honnêtement sur l’expérience en général, sur leur destination en particulier.

Très important : même si votre niveau en anglais n’est pas très bon, osez l’Erasmus ! Vous ne pourrez que progresser et fixer les connaissances déjà acquises.  Enfin, n’ayez pas peur et lancez-vous : vous ne le regretterez pas !

Intéressé par un séjour Erasmus ? Plus d’informations sur les partenariats internationaux de l’ENSAI.